Raymond
DEKEN
chronologie
succincte de sa vie
Français
Né
le 25/02/1910 à ARMBOUTS CAPPEL,
arrondissement de DUNKERQUE,
département du NORD
arrondissement de DUNKERQUE,
département du NORD
1925
–1928 Ecole Normale d'Instituteurs de DOUAI, sorti 1°.
Après quelques semaines en
qualité d'instituteur dans une école de TOURCOING, il est nommé
Maître Interne à l’ENP d’Armentières, poste qui lui permet de
préparer le concours d'admission à l’Ecole Normale
Supérieure de l’Enseignement Technique.
1931 reçu à l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique
(située alors près du Parc de Montsouris, à Paris), section
EF –lettres, langues. Il s'y lie d'amitié avec René GIRARD
(homonyme du philosophe membre de l'Académie Française), qui
s'engagera également dans la Résistance, et qui, notamment,
libèrera les immeubles de certains ministères lors de la
Libération de PARIS.
1932-33 (année
scolaire) année universitaire passée en
Angleterre (Exeter), dans le cadre de la formation de l'ENSET.
1933 diplômé Professeur de Lettres-Langues (anglais)
Service Militaire
19
mars 1934 nommé sous-lieutenant
1935 Professeur à l’E.N.P. de METZ
Il se lie à Metz avec une famille aisée d'origine juive. Il y soigne sa forme physique (gymnastique, natation, canoë), sa nutrition (principes du Docteur CARTON, cures uvales), manifeste son intérêt pour la beauté, l'esthétique, le design.
Il se lie à Metz avec une famille aisée d'origine juive. Il y soigne sa forme physique (gymnastique, natation, canoë), sa nutrition (principes du Docteur CARTON, cures uvales), manifeste son intérêt pour la beauté, l'esthétique, le design.
Il dessine lui-même ses
meubles, style art-déco, et les fait fabriquer par un menuisier
ébéniste local.
Il adhère au Syndicat du
personnel de l’enseignement technique.
24
décembre 1935 épouse Thérèse HAUW, fille d'Alfred HAUW pilote maritime à
la station de Dunkerque.
14
septembre 1937 nommé Lieutenant
1938 Professeur au C.T. de LILLE (Collège Baggio, actuellement Lycée Diderot).
30
novembre 1938 Militant du Syndicat du personnel de l’enseignement technique, il
est gréviste contre la signature de l’accord de Munich,
participe à la manifestation nationale, interdite, est sanctionné de deux journées de suspension et de huit jours
de retenue de salaire.
27/08/1939 mobilisé, rejoint Valenciennes 43° RI
début
octobre rejoint Lille : dépôt
mi-octobre
rattaché à l'Etat Major 1° Région, 2° Bureau
1° Février
1940 rejoint CIPL à Auxi-le- Château, avec recommandations du Colonel: consciencieux, fera un excellent Officier de liaison.
22 Mars
1940 rejoint Div. Signals, 1 Div. HQ. (division anglaise) à Bersée,
comme Chef de liaison et interprète.
10
Mai au 29 Mai : campagne
de Belgique et de France avec l'armée anglaise, comme interprète.
29
Mai 1940 embarque à Dunkerque pour le repli des troupes en Angleterre.
3 Juin au 14 Juin : camp de Tidworth - travaille à la réception, puis au départ
des troupes françaises: Félicitations pour dévouement proposées à
l'Etat Major.
14
Juin retour en France par Cherbourg, puis la zone libre.
fin
Juin au 14/07 Camp du Larzac, secrétaire du Colonel Cdt GBI du camp.
15 Juillet 16 août
1940 à Marcigny sur Loire
(Saône et Loire), avec le Cdt Hugot, puis BOURG en BRESSE,
où il est nommé pour faire office de Chef de Gendarmerie.
septembre
1940 démobilisé, il quitte la zone libre et retourne en zone occupée
prendre son poste de professeur à Baggio, à Lille.
fin 1940, début
1941
Dans le contexte des actions exercées par les allemands contre les
juifs, de l'arrestation par la Gestapo le 30 octobre 1940 de Paul
Langevin, physicien français, professeur, pacifiste, anti-fasciste,
rationaliste, ami d'Einstein, il adhère à la Ligue contre
l'anti-sémitisme (SRDP).
dès avril
1941 Il réagit à l'appel du Front National, et vient se joindre à
l'équipe qui s'est constituée à Lille autour de Maxime Berthe.
Il prend la responsabilité
au plan régional et sur Lille d'un journal clandestin, l'Université
Libre (dont le gendre de Paul Langevin, Jacques Solomon, est l'un des
animateurs), et le diffuse en milieu étudiant.
Novembre
1941 En révolte contre l'occupation allemande, il rejoint l'armée
clandestine du Front National, les Francs Tireurs et Partisans
Français (F.T.P.F.)
Il maintient un secret
maximum sur son appartenance à la Résistance et sur ses activités,
y compris auprès de ses proches et de son épouse, par sécurité
pour tous.
à partir du
15/06/42 II s'installe à Rosult, avec son épouse (la famille Deken est
implantée à Brillon, Rosult, et Millonfosse). Dans le cadre du
Front National, il organise le recrutement des résistants pour la
région de Valenciennes, est chargé de missions entre les différents
groupes de résistance pour l’organisation du sabotage des
installations militaires allemandes. Il joue un rôle actif dans
toutes (SRDV) les actions contre l’ennemi.
Il conserve son poste à
Baggio, et fait, en train et vélo, la navette avec Lille.
FFI
depuis 1941 jusqu’au 11/08/1942
FFC
Réseau Missions-Actions Plan Tortue B.O.A.
Ce plan consistait en des
actions visant à ralentir considérablement tous les transports
allemands.
du 01/09/1943 au
02/08/1944
agent P1
du 03/08/1944 au 01/09/1944
(fusillé) agent P2, chargé de mission de 3° classe
15
juillet 1943
naissance d'Alain Deken, son fils.
A l'inquiétude de son
épouse sur les dangers qu'il court, il lui répond: "Il y a
beaucoup d'autres Alain, et il y en a beaucoup d'autres comme moi."
Et il poursuit son
engagement.
à partir de septembre
43 en tant que FFC, il participe
aux opérations de sabotage entre LILLE et VALENCIENNES.
début
1944 un réseau de renseignement anglais, le réseau Sussex, s'installe à
Baggio.
1944 (SRDP sur la
date) il est responsable des
Milices Patriotiques du Front National du Secteur de Valenciennes.
12/07/1944 :
il est nommé Capitaine suite aux décrets du Général KOENIG de
Juin 1944.
aux
environs de cette date, il est désigné par Londres et les FFI pour
prendre le commandement militaire de la place de
Valenciennes, aux côtés de Pierre Cuvelier,
instituteur à Raismes, cadre de la résistance, désigné lui comme
futur Sous-Préfet. Celui-ci sera arrêté le 25 août et
fusillé le 29 août (il a été arrêté parce que circulant à bicyclette
après le couvre-feu, allant
visiter son épouse qui venait d'accoucher en Belgique, et reconnu parce que clandestin depuis son évasion de la prison de Loos).
visiter son épouse qui venait d'accoucher en Belgique, et reconnu parce que clandestin depuis son évasion de la prison de Loos).
FFI
FTPF
du 1/08/1944 au 11/08/1944 (arrestation)
6 août
1944 découverte d'un poste émetteur à Baggio (celui du réseau Sussex),
arrestation et torture du concierge, Monsieur Duhamel, qui en gardera
de lourdes blessures.
7
août 1944 le
lieutenant parachutiste Guy Mignonneau, du réseau Sussex (en mission spéciale), qui avait installé le poste émetteur, est
abattu par les allemands à la porte du Lycée.
11
août 1944 Il est arrêté, à Saint –Amand, selon le Club Histoire de
Baggio, qui précise "qu'il rentrait de Lille où il était allé
prévenir ses amis de la résistance, que l'organisation était
connue de l'ennemi et qu'il leur avait donné des consignes
de prudence, leur conseillant de se cacher, mais lui, au mépris du danger, rejoignait son poste de
combat."
Il est emprisonné à la
Kommandantur de Valenciennes (Lycée de jeunes filles ou Watteau), où
il est interrogé et torturé.
le 28 août
perquisition à son domicile.
Sa femme l'aperçoit assis et gardé à l'arrière de la voiture allemande. Rien n'y sera découvert. Elle ne le reverra plus vivant.
Sa femme l'aperçoit assis et gardé à l'arrière de la voiture allemande. Rien n'y sera découvert. Elle ne le reverra plus vivant.
1° septembre
1944 face à l'avance des troupe alliées de libération, il est évacué
avec 6 autres prisonniers (dont 2 prisonnières) de Valenciennes, en
camionnette et en colonne motorisée, vers Bruxelles.
La colonne est attaquée
par des résistants belges à Mons; elle leur échappe.
Elle
fait demi-tour vers Valenciennes, mais fait un détour par les bois
d'Onnaing, plus précisément par la plantation "Le Beaumont",
propriété des Mînes d'Anzin..
Là,
après trois heures d'attente (de 9 heures à 12 heures), les
prisonniers sont abattus au révolver.
Raymond
Deken a bien tenté de s'échapper en sautant de la camionnette. Myope, on lui avait écrasé ses lunettes. Les
mains attachées derrière le dos, il s'est fracturé une cheville en
sautant un fossé dans le bois. Il a été abattu sur place.
Le
maître-garde des mînes, François JOLY, a rédigé un rapport
détaillé sur la base des informations qui lui ont été rapportées
par le surveillant Edmond JOLY le 1° septembre 1944 vers 16 heures
(dixit):
Il
y est relaté:
-
qu'une colonne motorisée, dont la voiture de tête stationnait près
de sa (Edmond JOLY) maison occupait la chasse de Beaumont depuis 9
heures.
-
qu'une camionnette avait, vers 12 heures, stoppé près de sa maison,
que 2 soldats allemands en étaient descendus pour remonter peu après
dans la voiture, et diriger cette dernière à l'intérieur de la
plantation.
-
que quelques minutes après, il avait entendu des coups de feu, et
que la voiture avait peu après regagné le chemin
-
qu'il avait vu trois soldats allemands descendre de la voiture (2 en
culotte verte, blouson noir, casquette noire, 1 en culotte verte et
casquette verte) et, après avoir été interpellés par un officier
de la colonne en station, étaient remontés en voiture, et que
celle-ci s'était dirigée par le chemin de culture, vers la route
THIERS-ONNAING.
-
qu'il avait appris par sa femme que des civils avaient été
fusillés, et qu'il devait, procéder à l'inhumation des corps.
-
Je (le maître-garde des mînes, François JOLY) décidai de me
présenter, en présence d'un couple de valenciennois parlant tous
deux allemand (M et Mme RONDELAERE), à l'officier commandant
la colonne pour lui demander de surseoir à l'inhumation des corps et
s'il m'autorisait à prévenir le Maire d'Onnaing
-
Il me répondit que je pouvais faire ce que bon me semblerait, qu'il
n'était pour rien dans cette affaire, et que c'était sans doute la
Kommandantur de Valenciennes qui avait donné l'ordre d'exécution.
-
En compagnie de M. RONDELAERE, de M.JOLY (Edmond) et de l'officier
commandant la colonne, nous pénétrâmes dans le bois pour
rechercher les corps…
Le
rapport détaillé se pousuit: découverte des corps, arrivée du
commissaire, examen des corps, toilettage fait par Mme JOLY, prise de
photographies, signalement détaillé etc…
2
septembre 1944
Valenciennes et sa région (Raismes, Saint Amand, Trith,
Onnaing...) sont libérés.
14
septembre 1944 Funérailles
à Rosult, discours du Maire de Rosult
1°
Novembre 1944 Cérémonie
à Baggio, discours du Proviseur du Collège et d'un membre du FNL
12/02/1945 Mention
Officielle « Mort
pour la France »
25/06/1946 épouse
sollicitée par le Ministre de l’Education Nationale pour accepter
que la dépouille de son mari soit inhumée à la crypte de la
Sorbonne à Paris.
9 juillet
1946
Fervent Hommage aux Universitaires Morts pour la France.
Son épouse est invitée à
la cérémonie.
Dans
le cadre de la quinzaine de l'Ecole laïque, cérémonie à Paris,
Place de la Sorbonne:
-
en présence
notamment de Monsieur Georges Bidault, de la Fédération de
l'Education Nationale, de la Ligue de l'Enseignement, des doyens des
cinq Facultés de Paris,
-
sur un imposant
cénotaphe sont inscrits les noms des héros qui honorent
l'enseignement français.
-
20 000 élèves
défilent depuis les jardins des Tuileries, autour du monument de
Jules Ferry, par le boulevard Saint-Michel et le boulevard
Saint-Germain. Les musiques de l'Air et des gardiens de la paix les
accompagnent.
-
les fleurs
s'amoncellent au pied du cénotaphe.
11/11/1946
Cérémonie à la Sorbonne en l’honneur de la Résistance
Universitaire, en présence des dépouilles des douze maîtres (dont
celle de Raymond DEKEN) et élèves choisis pour en symboliser
l’héroïsme, destinées à être inhumées dans la crypte où
des travaux sont en cours pour les accueillir.
après la guerre
(SRDP) il y
aurait eu un procès à Metz, au tribunal militaire, concernant les
auteurs du massacre du 1° septembre 1944.
NDLR:
concernant
le contexte historique:
il faut mentionner
la fermeture, par Pétain,
des Ecoles Normales en Septembre 1940 et l'interdiction de
certains manuels scolaires.
concernant
son arrestation (après vérification à la source en septembre
2010):
Raymond DEKEN avait été
interpellé un soir, quelques jours avant le 11 août, au Mont des
Bruyères (entre Raismes et Saint Amand), par une patrouille
allemande, après le couvre-feu. Après un déplacement sur
Lille en train, il rentrait tard à bicyclette d’une liaison avec
le réseau de Valenciennes.
La patrouille a relevé son
identité, lui a donné ordre de rester chez lui. Il n'a pas
cherché à fuir.
Malgré cette interdiction,
il est retourné à Lille le 11 août, pour un contact avec la
direction départementale du FNL, et il a été arrêté à
Saint-Amand, à son retour.
Avant d'être emprisonné,
ou pendant son séjour en prison, il a dit à son épouse: "Ils
n'ont rien contre moi".
concernant
le 1° septembre 1944:
la colonne, ou au moins
son chef, était, semble-t-il, toujours sur place à 16 heure,
la veille du jour de la libération d’Onnaing. Point confirmé ?
concernant le procès,
après la guerre, au tribunal militaire de Metz, des auteurs de
l’exécution des prisonniers à Onnaing le 1° septembre 1944: une meilleure connaissance
des aboutissants de cette affaire reste à obtenir.
22 février
1947
cérémonie à Metz en souvenir du Professeur Deken
30
Novembre 1948
Homologation du grade de Capitaine à titre posthume.
NB:
SRDV = sous réserve de vérification, SRDP= sous réserve de
précisions.
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